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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Titré Champion de France pour la seconde année consécutive à l’issue de la saison 2018, Sébastien Petit aura réussi son pari en troquant sa Norma 4 litres contre une version E2-SC. Le double Champion de France, qui s’est également illustré hors de nos frontières, n’est pas le seul pilote du Team Petit CroisiEurope à avoir coiffé les lauriers de la victoire, Kévin Petit et Julien Français n’ont pas manqué d’imiter leur mentor.
En 20 ans de compétition, Sébastien Petit a toujours voulu être à la pointe de l’innovation. Et même s’il sait qu’un changement de monture n’est pas sans risque, le pilote isérois ne craint pas d’essuyer les plâtres en se lançant de nouveaux défis. Pour cette saison 2018, le challenge était de conserver sa couronne de Champion, au volant d’une toute nouvelle Norma M20 FC engagée en E2-SC. Pari osé, Sébastien étant conscient qu’il devrait nécessairement passer par une phase de développement, qui pouvait le pénaliser en début de saison. Challenge supplémentaire, le fer de lance du Team Petit CroisiEurope avait la ferme intention de disputer des manches européennes, et bien évidemment pas pour faire de la figuration.
Le team, et Sébastien en tête, mettait donc les bouchées doubles durant l’intersaison pour préparer au mieux la campagne 2018 : « Un championnat ne peut pas se gagner en début de saison, mais en revanche il peut se perdre », rappelle Sébastien. « Nous nous devions donc d’être prêts le plus rapidement possible. Perdre du temps dans la mise au point pouvait nous faire perdre le Championnat. »
Un début de saison très disputée
Les premières confrontations de la saison 2018 s’annonçaient cruciales pour Sébastien Petit, qui s’attendait à une forte opposition dès le coup d’envoi : « Aux vues des prestations réalisées par Geoffrey (Schatz) en 2017, je savais qu’il allait se présenter au départ de la saison au volant d’une voiture parfaitement au point, l’expérience d’une demi-saison passée derrière le volant de la 4 litres, et de grosses ambitions. Je savais également qu’il était tout à fait capable d’aller chercher les records signés par son frère. Nous avions donc la pression, car même si sur le papier la E2-SC est considérée comme plus compétitive, il allait falloir la mettre au point et s’adapter très vite à ses spécificités et à son mode de pilotage. »
Et d’entrée de jeu, les deux prétendants au titre allaient se livrer un duel épique sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran, où finalement Geoffrey Schatz s’imposait huit dixièmes devant son rival. Un écart très faible qui aurait pu rassurer Sébastien sur la compétitivité de sa nouvelle monture : « Justement pas ! Le tracé si particulier de Sabran devait selon moi m’avantager. La Norma dans sa version E2-SC dispose d’un empattement plus court, elle est plus maniable, un peu moins lourde. Quand Geoffrey s’impose en battant le record de son frère, il est clair qu’il nous met la pression d’entrée. »
Mais en réalisant une performance de tout premier ordre sur les pentes du Col Saint-Pierre, Sébastien Petit se rassurait rapidement sur le potentiel de sa nouvelle Norma. Le Champion de France remportait en effet la manche européenne devant les Italiens ’’ténors’’ de ce Championnat : « C’est un point d’orgue de ma carrière », estime Sébastien avant de rappeler humblement que les faits de course l’avaient peut-être aidé : « Certes Simone Faggioli a fait une touchette, mais j’ai battu Christian Merli, le Champion d’Europe et vainqueur des FIA Hill Climb Masters à la régulière. Gagner le Saint-Pierre, et battre le record français en s’imposant sur la première manche européenne de la saison, c’était tout juste génial. Pour moi et mon équipe, ce fut un super moment. »
Pour ce qui est du duel avec Geoffrey Schatz, sur la seconde épreuve gardoise de la saison, Sébastien devance son rival de plus de quatre secondes : « Je savais que le tracé du Saint-Pierre serait à mon avantage. Les écarts de poids entre les deux voitures favorisent la E2-SC, sur une épreuve où les courbes s’enchaînent et où il est plus difficile de faire parler la puissance du 4 litres. »
S’il connaissait un des moments forts de sa carrière sur le Col Saint-Pierre, Sébastien Petit allait ensuite vivre une de ses plus grandes frustrations de la saison en Lorraine où, à Abreschviller, Geoffrey Schatz le devançait de 31 millièmes : « Là, je savais que le 4 litres serait avantagé et qu’il me serait difficile de m’imposer. Mais perdre pour seulement trois centièmes, c’est vraiment très décevant. »
Après Abreschviller, Sébastien Petit prenait part à la Rampa de Falperra, sur laquelle il se hissait sur la troisième marche du podium. Mais sa participation à la manche portugaise du Championnat d’Europe l’obligeait à faire l’impasse sur la Course de Côte de Thèreval-Agneaux, où Geoffrey Schatz signait un nouveau succès.
De ce fait, Seb arrivait à La Pommeraye en ne comptant qu’une seule victoire, alors que Geoffrey Schatz avait inscrit trois nouveaux succès à son palmarès depuis le début de la saison : « On peut considérer qu’il avait fait un mini-break, et que là encore la pression était sur mes épaules. Je n’avais pas le droit à l’erreur. » Et des erreurs, Sébastien n’en commettra pas puisqu’il remportait l’épreuve angevine en signant un nouveau record en 50’’144, de quoi le rassurer : « Ce qui m’a surtout rassuré c’est le visionnage des images de l’épreuve. Je me suis rendu compte que Geoffrey avait tout donné, qu’il flirtait avec la limite et que malgré tout je le devance avec un écart assez conséquent. »
Pour Sébastien Petit, les deux épreuves de l’Ouest sur lesquelles il alignait cette saison sa Norma, lui permettront de tirer un bilan positif. A Saint Gouëno, le pilote du Team Petit CroisiEurope remportait un nouveau succès avec à la clé un record en 1’12’’267 : « Je devance Geoffrey d’une seconde quatre et je ne pensais pas qu’il y aurait à l’arrivée un tel écart. Comme à La Pommeraye, je signe là un très bon résultat. »
Devancé, Geoffrey Schatz ne s’avouait pas pour autant vaincu, et à Marchampt, le jeune Bourguignon allait pousser le Champion de France dans ses derniers retranchements : « C’est certainement l’épreuve cette année où j’ai dû le plus puiser dans mes réserves. Je savais que Marchampt serait un tournant du Championnat, et que la victoire était très importante. J’ai donc pris beaucoup de risques, à la limite du raisonnable, car je n’étais pas dans les meilleures dispositions avec une auto qui ne fonctionnait pas comme je le souhaitais et un choix de pneus qui n’était pas à ma convenance. Ce fut vraiment un week-end très difficile, et pour aller chercher la victoire et le record sur la dernière montée, j’ai dû prendre des risques que je ne pourrais pas me permettre de prendre tous les week-ends. » Au final, c’est pour seulement 189 millièmes que Sébastien remporte cette 57ème édition de la Course de Côte de Marchampt : « Je m’attendais à ce que Geoffrey m’offre une telle opposition. C’est là qu’il a signé sa première victoire, c’est la première épreuve qu’il avait déjà disputée avec la Norma 4 litres, je n’avais aucun doute sur ses capacités et sa motivation. »
A Marchampt, le manque de motricité dont avait fait preuve la Norma, avait donné quelques inquiétudes à Sébastien Petit. A Vuillafans, le souci se confirmait et Sébastien ne parviendra pas à tirer la quintessence de sa monture : « Sur une épreuve où il y a quatre épingles, le manque de motricité et particulièrement pénalisant. A Marchampt, j’ai accepté de prendre des risques supplémentaires pour pallier ce problème, mais à Vuillafans, qui est pour moi le tracé le plus dangereux de la saison, je n’ai pas voulu rééditer ce genre de prestation. L’an dernier, lors des essais, Geoffrey s’était avéré très performant, et je savais qu’il serait à nouveau un adversaire de poids », confie Sébastien qui, en Franche-Comté est devancé de huit dixièmes par son rival.
Il n’était pas question pour Sébastien Petit de poursuivre sa saison sans remédier aux problèmes de motricité qui affectaient sa Norma : « J’ai pu alors bénéficier du soutien technique de Mauro Bianchi, de Guillem Roux de chez Norma et de l’expertise d’Angelo Ferretti, avec qui nous avons monté de nouvelles suspensions et remis le train arrière de la voiture dans sa version 2017. Avant d’aller à Dunières, je me suis rendu à La Broque où j’ai ’’explosé’’ le record sur chacune des montées. La grosse remise en cause au sein de l’équipe après Vuillafans, et le travail effectué m’a permis de retrouver une auto plus à ma convenance. »
Invaincu jusqu’à la fin de la saison
Sébastien Petit ne tardait pas à démontrer la progression de sa Norma en signant à Dunières, dès la première montée de course, un nouveau record. Au final, il s’impose avec 1’’3 d’avance sur Geoffrey Schatz. Le Champion de France récidivait au Mont-Dore, où là encore il remportait un succès en réalisant sa meilleure performance du week-end sur la première montée dominicale : « Je termine pas très loin du record de Christian Merli, alors que lui avait chaussé des pneus neufs sur chacune des montées. La comparaison est donc difficile à faire avec les prestations des pilotes européens, mais en tout cas je suis ravi d’avoir gagné le Mont-Dore en signant ce genre de performance. »
Le duel entre Sébastien Petit et Geoffrey Schatz devait se poursuivre à Chamrousse, mais l’abandon du jeune Bourguignon suite à une touchette, privait Seb de son principal adversaire. Ce n’est pas pour autant que Sébastien Petit allait rouler à l’économie, puisque sur l’épreuve alpine, il s’adjugeait un nouveau record du tracé : « Mon équipe m’a poussé à ne pas baisser la cadence, à travailler pour préparer au mieux 2019. J’ai donc continué sur le même rythme, tout en sachant que ça allait me pénaliser. En effet, j’étais alors en tête du Trophée des Assurances Lestienne, et en vrai passionné de montres, j’aurais bien aimé le remporter. J’avais très peu d’écart entre mes deux premières montées, et pour conserver la tête du Trophée, il ne fallait pas que j’aille chercher le record. » Mais finalement, Sébastien préférait le chrono à la montre, et écoutant son équipe, il s’imposait avec panache en établissant un nouveau record.
Une deuxième place à Turckheim aurait suffi à Sébastien Petit pour remporter son second titre de Champion de France. Mais le pilote du Team Petit CroisiEurope mettait un point d’honneur à gagner l’épreuve alsacien disputée en l’absence de Geoffrey Schatz : « Pour être honnête, mon objectif était d’aller chercher le record signé par Geoffrey l’an dernier. Je n’y suis pas parvenu, et à ce titre je suis un peu déçu. Mais la réfection du revêtement sur une partie du tracé ne permettait pas d’améliorer les chronos. » Sébastien Petit remporte le titre sur les terres de CroisiEurope, à l’occasion de la manche du Championnat organisée par son ASA, de quoi lui offrir des motifs de satisfactions : « C’était important évidemment, et cela nous a donné l’occasion de fêter cette seconde couronne. »
Champion, Sébastien Petit estime devoir honorer ses engagements, c’est pour cela qu’il se rendait à Limonest, sans grand motivation, pour affronter un tracé qu’il n’affectionne pas vraiment : « A titre personnel, je n’étais pas dans les meilleures dispositions, et je n’ai donc pas pris de plaisir sur cette épreuve. Je n’étais pas vraiment ’’dedans’’, et cette édition ne me laissera pas un souvenir impérissable. »
Une des plus belles saisons du Team Petit CroisiEurope
Champion de France pour la seconde année consécutive, Sébastien Petit a également porté haut les couleurs de son équipe en dehors de nos frontières. Le pilote isérois a pris part cette année à une demi-douzaine d’épreuve du Championnat d’Europe, et a accumulé les podiums : « J’ai fait plusieurs deuxièmes places et remporté plusieurs fois la catégorie E2-SC. Je m’impose sur le Saint-Pierre, également à Osnabrück où je bats le record que détenait Christian Merli. Je termine troisième des FIA Hill Climb Masters devant des pilotes italiens qui évoluaient à domicile… Pour moi, c’est une super saison, et j’ai bien envie d’y retourner. Il est clair que courir en Europe a un coût nettement plus important, mais cela permet de découvrir de nouveaux tracés et de nouveaux adversaires, c’est toujours motivant et ça redynamise tous les membres de l’équipe, moi le premier. »
Sébastien Petit a vécu en cette année 2018 une de ses plus belles saisons : « Vingt-deux courses, aucun abandon, neuf victoires sur le Championnat, des podiums sur toutes les manches du Championnat d’Europe excepté en Slovénie où je termine quatrième… On peut difficilement rêver de mieux. Je suis bien évidemment content du travail de toute l’équipe, des performances de Christian et Philippe (Schmitter) et de leur soutien. Je suis également très fier que ce qu’a réalisé son petit frère (Kevin) qui signe un grand chlem en Formule Renault en remportant toutes les épreuves sur lesquelles il était engagé, et qui remporte le Challenge Open. Je suis aussi très content du travail de Julien (Français) qui réalise lui aussi un grand chlem en CN/2 et qui remporte le Challenge pour la deuxième année consécutive en terminant quatrième du Championnat. Les deux petits jeunes à qui nous avons mis le pied à l’étrier ont vraiment bien assuré… Je n’oublie pas Jacques Herfeld avec sa Porsche en GTTS, et Nicolas Caumon qui nous ont rejoint pour une paire de piges, et qui ont su démontrer un réel potentiel. Les résultats de l’équipe sont exceptionnels et je ne suis pas sûr que nous parvenions à réitérer ce genre de performances chaque année. Il faut donc pleinement savourer ce que nous avons fait en 2018. »
Et pour ce qui est de la saison 2019, rien n’est encore totalement arrêté : « J’aimerais avant de parler du futur, remercier mes différents Partenaires. CroisiEurope avec la Famille Schmitter, Motul, Gt2i, Avon et la société SodiPneus, Arepa Hydrotech, La Carrosserie Croisienne et Moke Azur Cars, D.D Concept, Adequat Immobilier, Wurth, La Société Norma Auto Concept, Les Suspensions JB17 avec Mauro Bianchi, la Société VMS. »
« Pour 2019, nous sommes pour le moment dans l’attente des décisions de nos différents partenaires afin de définir notre futur calendrier. Nous aimerions renforcer nos participations à la coupe d’Europe des pilotes ainsi qu’en Championnat d’Europe », confie Sébastien avant de conclure par d’ultimes remerciements.
« Remerciements également à mon père, ma mère, ma famille, Gillou, mon fils Axel ainsi qu’à toute l’équipe de mécanos qui m’entourent et sans qui, rien n’aurait été possible et aussi à tous les acteurs de l’ombre qui gèrent l’intendance, la communication, les réseaux sociaux et la vie du team sans oublier Sylvie et Philippe Bouchereau qui gèrent entre autres la partie photo. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
Le second titre de Champion de France de Sébastien Petit, c’est à lire en cliquant ici.
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