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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
C’est une fois à la retraite, qu’André Tissot a décidé d’assouvir sa passion pour la compétition automobile en s’engageant en 2013 sur sa toute première course de côte. Depuis, aux volants d’Alfa-Romeo, Lotus et Marcadier, le Haut-Savoyard n’a cessé de progresser, pour remporter cette saison 2020 le titre de Champion de France VHC à l’Indice de Performance.
Même si le sport automobile a toujours suscité un réel intérêt pour André Tissot, ses fonctions dans le notariat ne lui laissaient que peu de temps libre pour assouvir une quelconque passion. C’est donc sur le tard, à l’heure de la retraite, que le Haut-Savoyard décidait de venir goûter au plus près les sensations que procure le pilotage.
Toutefois, dès son plus jeune âge André Tissot se voyait offrir l’opportunité de découvrir le sport auto. Sa Haute-Savoie natale accueille en effet de nombreuses épreuves de renom, ce qui permettait à André Tissot de se rendre en spectateur sur des spéciales mythiques et de voir évoluer des bolides non moins légendaires. Sa première approche de la compétition, il allait la connaitre en qualité de copilote en prenant part à des rallyes tels que le Mont-Blanc : « Dans ma famille, il n’était pas question que je fasse l’acquisition d’une voiture pour faire des courses », évoque André, « et de ce fait je me suis tourné vers le rôle de navigateur. » C’est ainsi qu’au milieu des années 60, c’est dans l’habitacle d’une Simca 1100, qu’André accompagnait Claude Vagnoux. Par la suite il naviguera l’un de ses neveux, pilote d’une BMW 2002 TI.
La régularité avant la Course de Côte
Un métier chronophage ne permettait pas à André Tissot de donner suite à cette première expérience vécue dans ses jeunes années. C’est donc sur le tard qu’il faisait ses premiers pas derrière le volant. Au début des années 2000, on le retrouvait sur des rallyes de régularité, qu’il abordait au volant d’une Alfa-Romeo 2000 GTV.
Et c’est sous l’insistance de son ami et voisin, Alain Berthet, qui courrait au volant d’une Abarth 1000, qu’André Tissot allait venir enrichir les plateaux des Courses de Côte : « C’est Alain qui m’a motivé pour faire l’acquisition en Italie d’une Alfa-Romeo 1600 Giulia. Et en 2013 je me suis lancé en participant à ma toute première Course de Côte sur les pentes de Marchampt en Beaujolais », se souvient-il.
André avait alors tout à découvrir… Le pilotage de sa voiture, les tracés des courses de côtes, mais surtout cette ambiance conviviale qui règne parmi les animateurs du Championnat de France de la Montagne VHC : « J’ai vraiment été super bien accueilli. J’ai notamment eu la chance de côtoyer Bernard et Annie Duret avec qui j’ai rapidement tissé des liens d’amitiés. Pour moi qui suis d’un naturel plutôt réservé, la bienveillance des concurrents du VHC a réellement facilité mon intégration. Je me suis également lié avec d’autres pilotes Savoyards, tel que Roger Guelpa, et je dois beaucoup à Philippe Valentini qui a pris en charge la préparation et l’entretien de mes voitures. »
Des voitures qui allaient se succéder, puisqu’après l’Alfa-Romeo des débuts en 2013, André Tissot faisait l’acquisition d’une Lotus Elan : « En 2014, j’ai été victime d’une grosse touchette à Bagnols-Sabran. Je ne voulais pas mettre un terme à ma saison, et le temps que mon Alfa soit réparée, j’ai opté pour une Lotus. » Finalement, André prendra part aux saisons 2015 et 2016 au volant de sa Lotus Elan avec qui il remportait à l’issue de sa campagne 2016 le Challenge VHC Groupe 4. « Je garde un excellent souvenir de cette voiture, même si sa préparation n’était pas optimale. Elle manquait réellement de puissance et accusait un poids bien au-dessus de la limite autorisée. »
Dans ce Groupe 4, face aux Alpine et aux Porsche, André savait qu’il lui serait difficile de tirer son épingle du jeu. Après une pause suite à un souci de santé en 2017, le Haut-Savoyard faisait donc son retour en 2018 au volant d’une Marcadier Barzoï : « J’ai eu un coup de foudre pour cette voiture. Elle se trouvait à Pau, et nous sommes descendus dans le Béarn avec Philippe Valentini pour voir cette auto. Elle nous a semblé très bien et nous sommes repartis avec. »
Vainqueur du Challenge VHC Groupe 5
Issue du circuit, la Marcadier n’avait pas eu l’occasion de rouler depuis deux ans : « J’ai attaqué la saison 2018 en conservant la configuration dans laquelle j’avais fait l’acquisition de l’auto », rappelle André qui allait connaitre une important déconvenue sur le Col Saint-Pierre : « J’ai cassé le moteur, un peu par ma faute car j’ai fait un surrégime avec une auto dont la boîte de vitesses n’était pas extraordinaire. Et à partir de là, nous avons préparé la Marcadier pour la mettre plus en conformité avec les sollicitations de la Course de Côte. »
Troisième du Challenge VHC Groupe 5 fin 2018, André Tissot remportait ce même Challenge à l’issue de la saison 2019. Et c’est au volant de cette même voiture qu’il prendra part à la courte saison 2020, « avec pour objectif de remporter l’Indice de Performance… L’an dernier j’avais terminé deuxième du Championnat à l’indice derrière la Jidé de Gaby (Lejeune), et j’espérais donc l’emporter cette année. Pour le reste, si en 2019 je me suis imposé dans le Groupe 5, c’est en l’absence de Jean-Marie Alméras. Cette saison, face à Jean-Marie, je savais que ce n’était pas possible de rééditer cette performance. »
L’Indice de Performance, pour plus d’équité
Le Championnat de France de la Montagne dédié aux Véhicules Historiques de Compétition accueille de nombreuses autos qui ont écrit les plus belles pages du sport automobile. Toutefois, dans ce mélange hétéroclite, certains modèles plus récents ou plus puissants sont bien évidemment avantagés. D’où l’idée de créer un Indice de Performance qui permet, en plus des Championnats Sport et Production, de décerner un titre en tenant compte de la cylindrée et de l’âge de chacune des voitures engagées sur le Championnat : « Cela offre une chance de bien figurer aux autos plus anciennes et plus modestes. Cela permet de récompenser ceux qui continuent d’évoluer sur d’anciens modèles alors que le Championnat VHC est à présent ouvert à des voitures bien plus compétitives », analyse André Tissot.
Pour les animateurs du Championnat de France de la Montagne VHC, la saison débutait à Turckheim, le Mont-Dore n’étant pas inscrit cette année au Championnat. Sur l’épreuve alsacienne, André allait connaitre un week-end enchanteur : « Tout s’est bien passé. J’ai connu un week-end sans le moindre problème. »
Il en sera de même à Bagnols-Sabran, épreuve disputée dans des conditions climatiques difficiles, avec des montées abordées sur le sec et d’autres sur un revêtement où l’adhérence était précaire : « Mais là encore, je n’ai pas connu le moindre soucis. »
Champion de France à l’Indice de Performance
André Tissot remporte donc le Championnat de France de la Montagne VHC à l’Indice de Performance et peut pleinement se satisfaire de sa prestation : « Sur l’ensemble des courses de cette saison, j’ai systématiquement terminé troisième des Productions, derrière l’intouchable Jean-Marie Alméras et la BMW d’Eddy Antoine. La satisfaction vient avant tout du fait qu’au fil des saisons je progresse, j’améliore mes chronos et je viens me mêler à la lutte pour les premières places en Production », confie le Champion de France Indice de Performance.
Lorsqu’il étudie les chronos qu’il signait avec la Lotus et qu’il les compare avec ceux réalisés avec la Marcadier, André Tissot constate qu’il a gagné près de 10 secondes, « ce qui est énorme, et je continue de progresser régulièrement. J’en prends conscience en voyant que je termine toujours assez près d’Eddy Antoine et que je parviens à réduire l’écart, toujours conséquent, qui me sépare de Jean-Marie Alméras. Cette année, je suis parvenu à atteindre les objectifs que je m’étais fixés, je ne peux donc être que pleinement satisfait. »
Indéniablement, André Tissot se plait dans l’univers de la compétition. D’une part parce qu’il assouvit une passion, mais également parce que la convivialité qui est de mise parmi les protagonistes du Championnat VHC permet de passer des week-ends qui laissent de fabuleux souvenirs : « C’est une belle manière de vivre sa retraite », confie-t-il. « Je remercie ceux grâce à qui je passe d’excellents moments sur les épreuves. Je pense à Alain Berthet qui m’a mis le pied à l’étrier, à Philippe Valentini, les époux Duret, Guelpa, ’’Gomme’’, et finalement tous ceux avec qui je partage ces merveilleux week-ends. »
En 2021, André Tissot a la ferme intention de se relancer sur le Championnat de France de la Montagne VHC, toujours au volant de sa Marcadier Barzoï : « Je dispose d’une voiture parfaitement équilibrée, légère, qui se comporte parfaitement sous la pluie, j’ai pu le constater à en 2019 à Abreschviller ou au Mont-Dore où j’ai réalisé de très bons résultats sous la pluie. La seule difficulté finalement c’est de s’installer dans cette voiture très basse et de s’en extraire, mais on s’y fait rapidement. »
Aujourd’hui âgé de 74 ans, André Tissot espère bien pouvoir animer le championnat durant quelques années encore : « Je suis confronté à des pilotes plus âgés que moi, et je garde toujours à l’esprit que Claude Provost a remporté le Championnat de France de la Montagne VHC Production à 80 ans… »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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