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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
En l’espace de trois ans, Jérémy Avellaneda a démontré un sacré talent de pilote sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne. Vainqueur du Challenge Open GTTS/1 à l’issue de la saison 2016, il remettait en 2017 son titre en jeu… Et après trois saisons passées derrière le volant de sa Mitjet, le jeune gardois a décidé de franchir un nouveau cap en 2018, en affrontant les épreuves du Championnat au volant d’une Norma 2 litres.
Après s’être imposé sur le Challenge Open GTTS/1 en 2016, Jérémy Avellaneda estimait qu’il était logique de poursuivre dans la catégorie. Le pilote de Bagnols-sur-Cèze, qui a fêté en 2017 ses 23 ans, gardait à l’esprit qu’il ne devait pas griller les étapes, mais qu’il était plus raisonnable de parfaire son pilotage avant de songer évoluer vers d’autres horizons. Il décidait donc de repartir sur une nouvelle campagne nationale au volant de sa Mitjet : « J’estimais que cette troisième année me permettait de confirmer. Je me suis posé la question de changer de catégorie, mais finalement, en faisant le bilan et en calculant le budget nécessaire pour franchir un échelon supplémentaire, nous avons estimé qu’il était plus raisonnable de poursuivre avec la Mitjet. »
Une Mitjet qui subissait une importante révision durant l’intersaison, « mais notre priorité était de fiabiliser avant tout notre stock de pièces. J’avais été victime en 2016 d’une casse sur le Mont-Dore, et je ne voulais pas risquer d’enregistrer un nouvel abandon à cause d’un élément manquant. »
Conserver son titre, tel était l’objectif clairement avoué par Jérémy Avellaneda à l’heure de débuter la campagne 2017 : « Avec toutefois un petit regret, celui de ne pas être plus nombreux dans ce Challenge Open GTTS/1. » Et si Jérémy a l’intention de changer de monture pour disputer la saison 2018, il n’en reste pas moins très attaché à ce Challenge : « J’espère sincèrement que les Mitjet seront plus nombreuses sur le Championnat. Ce sont des autos attractives, spectaculaires et qui suscitent l’attention du public, et c’est à mon sens la voiture idéale pour débuter et se faire plaisir. »
Sur le podium du groupe GTTS pour débuter la saison
Natif de Bagnols-sur-Cèze, Jérémy Avellaneda se doit d’être au départ de la Course de Côte de Sabran, épreuve disputée pour lui à domicile. Chez lui, le Gardois espérait se mettre en valeur… Il fera bien mieux, puisqu’il réalisera l’exploit de non seulement terminer en tête des Mitjet, mais également de monter sur le podium du GTTS, derrière la Porsche 997 GTR 3 de Christian Schmitter et la BMW M3 GTR de Pierre Beal : « C’est totalement inespéré ! Je n’aurais jamais imaginé accrocher un podium de groupe, et puis quel groupe, celui où évolue l’élite du Championnat Production. Et là, ça arrive chez moi… C’est un truc de fou, je ne pouvais rêver de mieux pour débuter la saison. Ça restera un souvenir gravé à jamais dans ma mémoire. »
Rien de mieux qu’un tel résultat pour se présenter au départ du Col Saint-Pierre l’esprit serein et en pleine confiance. Jérémy Avellaneda n’allait d’ailleurs pas se louper sur ce second rendez-vous gardois de la saison, où il signait un nouveau succès en GTTS/1 : « Là encore je suis un peu chez moi, même si je connais moins bien le Saint-Pierre que Bagnols. Mais comme disent les plus anciens, il faut plusieurs éditions avant de bien maîtriser le tracé du Saint-Pierre. Je savais que c’est sur la première partie du parcours que je pouvais faire la différence, et je n’ai pas ménagé mes efforts. Je signe mon deuxième succès consécutif, j’ai vraiment passé un excellent week-end. »
Marchampt s’annonçait plus difficile pour Jérémy. Sur les tracés rapides sa Mitjet ne lui permettant pas de s’illustrer aussi aisément que sur du sinueux : « J’ai dû tout donner, prendre même quelques risques. Mais Jean-Michel (Lestienne) s’est battu comme un lion, et au final il me devance d’un dixième. Une telle bagarre ne peut laisser que de bons souvenirs. »
Jérémy Avellaneda allait renouer avec la victoire à Vuillafans, où cette fois il prenait l’ascendant sur Jean-Michel Lestienne : « J’avais la chance de disposer cette saison de slicks retaillés qui sont d’une incroyable efficacité tant sur l’humide que sur le sec. Ça permet d’être en confiance, un peu trop parfois », estime le Bagnolais. « Dans l’ensemble on est plutôt passé entre les gouttes, et je me suis fait énormément plaisir sur un tracé où il est nécessaire d’avoir un gros cœur. »
Pour ce qui est de se faire plaisir, Chamrousse offre un cadre idéal, et sur l’épreuve iséroise, Jérémy Avellaneda signait un nouveau succès en tête des Mitjet : « Le tracé est plutôt rapide et je m’attendais à être en difficulté sur cette course. D’autant qu’avec l’altitude, je savais que les moteurs perdaient de leur puissance. Je suis donc agréablement surpris de mon résultat », reconnait Jérémy.
A Turckheim, Jérémy affrontait à nouveau un tracé rapide, sur lequel il devait aller puiser dans ses derniers retranchements pour ne pas se faire distance : « Ce que je veux retenir avant tout c’est que cette édition était grandiose », commente le Gardois en évoquant la présence de Sébastien Loeb et de Romain Dumas : « Cela nous a permis de rouler devant un public très nombreux, ce qui est énorme. C’est motivant, et j’ai vraiment tout donné. Si j’avais tenté d’aller plus vite, je serais parti à la faute. Je termine à près de deux secondes de Jean-Michel, qui sur celle-là était intouchable. »
Limonest au volant d’une Norma 2 litres
La Course de Côte de Limonest était inscrite au calendrier de Jérémy Avellaneda, et sera le point d’orgue de sa saison. En effet, à l’occasion de cette ultime confrontation de l’année, il délaissait sa Mitjet pour intégrer le Team Schatz Compétition et s’installer au volant d’une Norma 2 litres : « C’est un changement radical, un autre monde, et je ne remercierai jamais assez Jean-Michel (Lestienne) de m’avoir permis de vivre ça. Grâce à lui, j’ai pu faire une approche de la Norma avec Nicolas Schatz, sur circuit, avant de me rendre à Limonest. »
S’il découvrait la Norma, Jérémy Avellaneda découvrait également le tracé de Limonest. Pas question évidemment dans ces conditions de viser un quelconque résultat. L’objectif était d’être au bout et de bien cerner le maniement de ce proto : « C’était un truc de fou… Quand j’ai débuté en 2015 avec la Mitjet, je n’aurais jamais cru que, trois ans après, je serais coaché par le septuple Champion de France pour prendre le volant d’une Norma carbone qui me faisait rêver quand j’étais gamin. Il y a trois ans seulement, je débutais et je ne connaissais quasiment personne, quand je vois le parcours réalisé en l’espace de si peu de temps, ça me laisse songeur. » Jérémy Avellaneda savourait pleinement sa participation sur cette Course de Côte de Limonest qui lui permettra de se familiariser avec la voiture.
A égalité de points…
A l’issue de cette saison 2017, lorsque l’on consulte le classement du Challenge Open GTTS/1, deux pilotes figurent en tête de liste, Jean-Michel Lestienne et Jérémy Avellaneda, tous deux crédités du même nombre de points… Mais il faut un vainqueur, et c’est au nombre de leurs meilleures places que les deux pilotes seront départagés. Et si l’histoire retiendra que Jean-Michel Lestienne remporte le Challenge Open GTTS/1, dans l’esprit des deux pilotes, il y avait cette année deux vainqueurs : « Lors de la remise des prix à Paris, nous avons dit tous les deux que nous considérions que nous terminons à égalité. Le Challenge se termine avec deux pilotes en tête, et je pense qu’il devait se terminer comme ça, alors que nous quittons tous les deux la catégorie », considère Jérémy. « Avec Jean-Michel nous étions rivaux au moment de nous élancer sur les montées. Mais dès la ligne d’arrivée franchie, il n’y avait plus aucune notion de concurrence. Nous étions particulièrement complices et nous garderons tous les deux de nos confrontations de fabuleux souvenirs. Je ne peux oublier que, si en 2018 je roule en Norma chez Nico, c’est grâce à lui, il m’a offert un tremplin qui me permet de franchir un échelon, et quel échelon… »
Il est indéniable que si son talent lui permet une telle progression, Jérémy Avellaneda ne veut pas oublier tous ceux qui l’on aidé à passer les étapes : « Un grand merci à Christian de Provence Matériaux ; Michel de l'écurie Nemausus Pratlong ; Alain et Odette de la miroiterie Cavaillonnaise ; John de JTN (John Transport Négoce) ; Guy et Guillaume de Surplus Pneus ; Nicolas et Sonia de Bricomarché Cavaillon ; Manu et fils de GT Drive. Un énorme merci également à mon père sans qui rien ne serait possible depuis le début, à ceux qui m'accompagnent et me soutiennent, un gros merci à Jean Michel Lestienne pour son aide précieuse, sans oublier mon clin d’œil comme chaque année à l'association Knet Partage ! Et un remerciement tout particulier à toute l'équipe Schatz pour l'accueil à Limonest. »
Jérémy tourne la page de la saison 2017, mais également celle de la Mitjet, et ce n’est pas sans un pincement au cœur qu’il a dû se séparer de sa voiture : « C’est ma première auto de course. C’est à son volant que j’ai évolué et c’est grâce à elle que je peux aujourd’hui rouler en Norma 2 litres. Ce n’est pas de gaité de cœur que je l’ai vu partir, mais c’est comme ça. » Le jeune gardois aura vécu une saison extraordinaire avec sa Mitjet, mais également avec la Norma au volant de laquelle il a disputé Limonest : « C’est vraiment un autre monde, on sent que cette voiture a été conçue pour la course. Tout est fait pour aller vite. Et quand comme moi tu es un jeune amateur et que tu intègres une structure comme le Team Schatz Compétition, ça a quelque chose d’extraordinaire. »
Une structure au sein de laquelle Jérémy Avellaneda évoluera en 2018, puisqu’on le retrouvera sur le Championnat de France de la Montagne au volant de la Norma : « Avec le Team Schatz Compétition, je sais pouvoir bénéficier d’une structure professionnelle, de conseils avisés, des meilleures conditions pour courir. L’expérience de Limonest m’a permis d’avoir une première approche de l’équipe, et j’ai découvert des gens bienveillants, appliqués, à l’écoute, et qui m’ont accueilli comme si je faisais parti du team depuis de nombreuses saisons. »
Jérémy sait que la saison 2018 s’annonce âprement disputée, mais que s’il parvient à tirer son épingle du jeu en Proto 2 litres, cela confirmera qu’il est un pilote avéré : « C’est la catégorie la plus étoffée du Championnat. On a pu voir en 2017 à quel point la lutte était acharnée pour les premières places. Et ceux qui terminent dans le top 10 peuvent être considérés comme des pilotes rapides. » Jérémy disputera donc le Challenge Open CN/2 en 2018 et on devrait le retrouver au départ de Bagnols-Sabran, du Col Saint-Pierre, de Marchampt en Beaujolais, du Mont-Dore, de Chamrousse et de Turckheim, et peut-être Limonest. Jérémy aimerait également faire une pige en circuit au volant de la Norma sur une épreuve d’Endurance : « Tout dépendra du budget, nous verrons bien. »
Propos recueillis par Bruno Valette
Retrouvez le portrait et le bilan 2016 de Jérémy Avellaneda.