Grosse saison 2021 en perspective

Au volant d’une Seat Léon Supercopa MK3 qui lui est prêtée par le Team DH Sport, Abel Sahoui savait qu’il lui serait difficile de devancer les leaders du Challenge Open A/5 qui ont toute liberté de lâcher les chevaux. Le pilote de La Broque abordait donc cette saison avec l’intention de tirer son épingle du jeu dans le cadre du Championnat 2ème Division, où il pouvait viser la première place du Groupe A.

Abel Sahoui ne s’en est jamais caché, c’est avant tout pour se faire plaisir qu’il aborde la compétition. Conscient qu’il a le privilège de se voir confier une voiture aussi attrayante que compétitive, il sait devoir impérativement éviter d’occasionner le moindre dommages sur sa monture. De ce fait, c’est avec sagesse et une certaine prudence qu’il s’élance sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne.

Le Groupe A en 2ème Division en point de mire !
Même si par la suite le Championnat 2ème Division deviendra sa priorité, initialement Abel Sahoui avait prévu d’aligner sa Seat sur la quasi-totalité des 13 manches inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne : « J’avais concocté un sympathique programme, avec une saison bien remplie au volant de la Seat », confie Abel qui coiffe une double casquette, puisqu’en plus d’être pilote, il assume les fonctions de commissaires techniques : « Ce qui déontologiquement m’oblige bien évidemment à présenter une auto conforme en tout point », rappelle-t-il.

Même si elle affiche un surplus de poids, la Seat Léon Supercopa avec laquelle Abel Sahoui a terminé la saison 2019 lui donne entière satisfaction. De ce fait, durant l’intersaison la belle n’allait pas bénéficier d’améliorations : « J’ai une auto qui affiche 330 chevaux avec 42 mètres/kilos de couple, j’ai un réservoir issue de l’Endurance, je sais que je ne suis certainement pas dans la meilleure configuration et qu’il m’est interdit de rivaliser avec les hommes forts du Groupe A, mais je suis essentiellement là pour me faire plaisir », argumente Abel.

Avant que ne soit lancée la courte saison 2020, quelques tours de circuit permettaient à Abel Sahoui de retrouver ses marques au volant de sa belle espagnole : « C’était juste pour voir si tout fonctionnait. Je roule au volant d’une auto que l’on me prête gracieusement, je n’ai pas les moyens de réparer si j’occasionne de gros dégâts, je ne suis donc pas à la recherche du dernier dixième. De ce fait, je n’ai pas besoin d’une longue phase d’entrainement avant de débuter la saison. »

S’il est présent, c’est avant tout pour retrouver les copains et l’ambiance conviviale qui règne sur le Championnat : « Je n’ai pas de prétention en termes de résultats. C’est d’ailleurs pour cela que je ne me préoccupe pas de la gestion des pneumatiques, puisque je roule avec des gommes qui ont déjà eu l’occasion d’affronter de nombreuses ascensions », rappelle l’Alsacien. « Bon, cette année, je me suis dit que j’avais peut-être une carte à jouer du côté de la 2ème Division. Que je pouvais prétendre au titre en Groupe A de ce côté-là. »

Succès de Groupe en 2e Division sur le Mont-Dore
Le début de saison allait confirmer ses attentes, puisque sur le Mont-Dore, où débutait le Championnat 2020, Abel Sahoui accrochait à deux reprises la quatrième place du Groupe A, et terminait en leader de ce même groupe sur la 2ème Division : « Je me situais là où je pensais être. Quatrième, c’est ma place habituelle, et je remporte ce week-end là deux victoires en groupe A sur la 2ème Division, de quoi me conforter dans mes objectifs. »

« Pour être honnête, le Mont-Dore est une course que j’appréciais modérément car je m’y suis toujours présenté ’’à l’arrache’’ », confie Abel. « Cette année, je comptais disputer la Course de Côte de Super Lioran, je me suis donc rendu en Auvergne bien plus tôt. Et si Super Lioran a été annulé, cela m’a permis de peaufiner les reconnaissances du Mont-Dore et d’aborder la course dans de bien meilleures conditions. »

Une approche qui allait avoir des conséquences sur les chronos réalisés par le pilote de la Supercopa : « J’ai amélioré mes chronos de 8 secondes par rapport à la précédente édition, et je passe sous la barre des 3 minutes, ce qui était mon objectif. Je suis ravi du résultat, j’ai beaucoup apprécié cette épreuve, et je ne manquerai pas d’être présent cette année au départ du Mont-Dore. »

Pour Abel Sahoui, la Course de Côte de Turckheim est un peu le rendez-vous à domicile : « Ce qui n’est pas nécessairement un plus pour moi. Je dispute le Championnat parce que j’aime voyager, me retrouver avec les copains dans d’autres régions, rouler à domicile ne m’apporte pas grand-chose au final. »

Le week-end débutait plutôt très bien pour Abel qui, samedi, lors des essais, se classait neuvième du Production, troisième du Groupe A derrière Francis Dosières et Antoine Uny. Au final de cette première journée, il pointait au cinquième rang, devancé du côté de la 2ème Division par Geoffroy Bouhin qui faisait là son entrée en lice sur le Championnat : « Je suis plutôt très satisfait de ma journée du samedi, et si dimanche je ne suis pas aussi bien, je reste toutefois à la même position. En roulant avec des pneus qui avaient déjà fait leur temps, je ne peux être que satisfait. »

Animateur du Championnat de France de la Montagne depuis de nombreuses années, Abel Sahoui n’a jamais eu l’occasion d’affronter les tracés de Thèreval – Agneaux et de Bagnols-Sabran. Une lacune qui sera comblée en cette année 2020, tout au moins sur l’épreuve gardoise : « Je découvrais Bagnols-Sabran et j’avoue que j’avais un léger apriori dû à l’étroitesse du tracé. J’avais une réelle appréhension, et finalement j’ai beaucoup apprécié ce parcours. »

Pour l’occasion, Abel disposait de très bons pneus pluie, ce qui compte tenu des conditions météorologiques étaient un plus. Malheureusement, si la pluie était au rendez-vous, les meilleurs chronos seront réalisés sur le sec : « Sur cette épreuve, je reste persuadé que si j’avais eu des slicks performants, j’aurais pu tirer mon épingle du jeu, car j’étais vraiment à mon aise sur ce tracé. L’appréhension est aujourd’hui derrière moi, et il est clair que je ne manquerai pas de revenir à Bagnols-Sabran. »

2021… Une année prometteuse !
Satisfait de son expérience sur l’épreuve gardoise, Abel Sahoui l’est tout autant de sa saison 2020 qui le voit terminer 4ème du Challenge Open A/5 et 3ème du Groupe A sur le Championnat de France Montagne 2ème Division : « Je suis à ma place concernant le Challenge, j’espérais mieux pour ce qui est de la 2ème Division, mais globalement je suis satisfait. Nous avons pu rouler, ce qui n’était pas gagné au départ, j’ai pu retrouver les copains, de bonnes sensations au volant, le plaisir était au rendez-vous. »

Avant de citer ceux qu’il veut remercier pour leur soutien, Abel Sahoui veut rendre hommage aux organisateurs : « On ne peut que leur tirer un coup de chapeau, car j’imagine à quel point il était risqué et difficile de maintenir ces épreuves dans ces conditions. Pour le reste je tiens vraiment à remercier Michel Derue, mon ami et patron de DH Sport, et je tiens à faire un petit clin d’œil à la famille Poinsignon, mes amis qu’il me tarde de retrouver sur le Championnat. »

Si la crise sanitaire veut bien se transformer en mauvais souvenir et nous laisser l’opportunité de retrouver des conditions normales, Abel Sahoui devrait avoir une saison 2021 bien chargée : « A partir du mois de mars je vais travailler à temps complet au sein de la structure DH Sport. Nous allons donc nous investir de manière plus conséquente dans la compétition automobile. Clairement, je devrais assumer le rôle de team manager en circuit, où nous allons faire rouler trois Peugeot 208 dans le cadre de l'Ultimate Cup Series. Du côté du Championnat de France, nous avons des contacts avec un pilote qui pourrait louer la Supercopa, nous n’écartons donc pas la possibilité d’engager deux autos, on pourrait donc revoir notre Mitsubishi Lancer sur des épreuves du Championnat de France de la Montagne. »

Pour ce qui est de la saison d’Abel Sahoui derrière le volant, il devrait en toute logique débuter la saison au volant de la Seat Léon Supercopa, avant de retrouver une auto qu’il connait bien, la Mitsubishi Lancer Evo. 7 : « La voiture est en phase de reconfiguration pour se présenter comme une vraie groupe A, qui devrait être en mesure de jouer la gagne », estime Abel.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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