Pilotes depuis plus de 35 ans, Didier Deniset s’est construit un beau palmarès en rallye avant de se tourner vers la Course de Côte où, là encore, il ne s’est pas privé d’accumuler les succès. Pour cette saison 2016, au volant de sa vénérable Renault 5 Turbo, le Jurassien s’est partagé entre épreuves régionales et manches du Championnat de France.
Chez les Deniset, on est fromager de père en fils, en revanche, l’attrait pour la compétition automobile n’est absolument pas inscrit dans le patrimoine génétique de cette famille du Jura. En matière de sport, dans sa jeunesse, c’est sur les terrains de football que Didier exprimait ses talents. Arrière central de l’équipe de Morez, il aura l’occasion d’évoluer au niveau régional durant de longues années.
Les premiers succès en rallye
Mais à 26 ans, Didier décidait de ranger les crampons pour s’intéresser de plus près à sa deuxième passion, l’automobile. Spectateur assidu de la Ronde du Jura, il allait franchir le pas en 1982 en participant à son premier rallye. Au volant de sa Sunbeam TI, il s’engageait alors sur plusieurs rallyes régionaux. En 1984, il troquait sa Sunbeam Ti contre une Sunbeam Lotus qu’il conservera quatre ans. S’il axait principalement ses participations sur le rallye, Didier de dédaignait pas de prendre part à la Course de Côte des Monts du Jura, une classique de la région Franche-Comté.
Pour débuter la saison 1989, Didier Deniset faisait l’acquisition d’une Renault 5 Turbo. Il ne savait pas alors qu’il allait être d’une constante fidélité à cette voiture, et qu’il aurait l’occasion de prendre le volant des différents modèles que compte la sportive de la marque au losange. Versions Cévennes, Tour de Corse, ce ne sont pas moins de cinq Renault 5 Turbo qui viendront séjourner dans le garage du pilote jurassien, entre le début des années 90 et aujourd’hui.
Rapidement, Didier allait compter parmi les pilotes de pointe sur les épreuves régionales, signant pas moins de treize victoires au scratch, dont à trois reprises sur la Ronde du Jura. Des résultats qui lui permettaient de décrocher son ticket pour la Finale de la Coupe de France des Rallyes, sur douze des treize premières finales organisées. Il ne loupait en fait que la première édition, et fera par la suite preuve d’une rare régularité, ce qui lui vaudra de se présenter comme le pilote ayant à son actif le plus de participations à des Finales.
Si à l’origine ses Renault 5 Turbo jouaient les ténors en Groupe B, par la suite, c’est du côté du Groupe F que l’on retrouvait le natif de Morez. Côté évolution, ses différentes autos allaient évoluer, et aujourd’hui c’est au volant d’une 5 Turbo Tour de Corse disposant d’une injection électronique, que Didier Deniset arpente les épreuves du Championnat de France de la Montagne.
Après le rallye, la course de côte
Au terme de la saison 2004, sa monture devenait caduque en rallye. Didier se tournait alors tout naturellement vers la Course de Côte, non sans avoir préalablement argumenté au sein de l’Association ’’Avenir du Groupe F’’, dont il était le vice-président, pour que ces voitures toujours performantes puissent continuer à ravir les passionnés sur les épreuves. Au terme de longues discussions avec la FFSA, Didier et les membres de son association obtenaient gain de cause, permettant ainsi à plusieurs pilotes de Groupe F de rejoindre le peloton des Montagnards.
Performant en rallye, Didier Deniset n’allait pas manquer d’étoffer son palmarès en Course de Côte. A deux reprises, en 2010 et 2012, à Chatel-Guyon et à Cassel, il s’imposait en Production sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne.
En Challenge Open, pour le plaisir
Pour la saison 2016, Didier Deniset prenait la décision de s’engager sur le Championnat de France avec pour seul objectif de ’’faire le nombre’’ dans un Challenge Open : « J’ai été sollicité par Anthony Dubois qui s’engageait sur le Championnat. Pour que l’on puisse créer un Challenge Open, il faut un minimum de trois pilotes. Christophe Poinsignon et Anthony Dubois cherchaient donc un troisième homme, j’ai accepté », explique Didier qui faisait là preuve d’une totale abnégation, sachant pertinemment qu’il lui serait difficile de lutter face à des concurrents mieux armés que lui. Il n’avait donc pas d’objectif particulier à l’entame de cette saison : « si ce n’est celui de prendre du plaisir sur des épreuves que j’apprécie. »
Présent à Bagnols-Sabran, Didier sera également présent lors des obsèques de Steve Cabelo, et le Jurassien ne souhaite pas commenter une épreuve qui n’a pour lui aucun intérêt sportif.
La suite de sa saison avait pour cadre la Lorraine. Sur un parcours aussi court que celui d’Abreschviller, les écarts ne sont jamais très importants. Et Didier savait que, sous la pluie, il avait une bonne carte à jouer : « Sur terrain humide, le déficit de puissance de la 5 Turbo par rapport à des autos plus performantes, n’est pas aussi pénalisant. J’ai donc pu m’exprimer comme je le souhaitais, et je garde un excellent souvenir de cette épreuve », analyse Didier qui termine onzième au scratch, deuxième du FC.
C’est ensuite à Vuillafans que l’on retrouvait la Renault 5 Turbo du pilote de Morez. L’occasion pour lui de signer une victoire de groupe : « Pour moi, tout s’est bien passé, alors que Christophe (Poinsignon) a connu des problèmes qui l’obligent à renoncer et qu’Anthony (Dubois) ne connaissait pas bien l’épreuve qu’il avait disputée il y a assez longtemps », confie Didier en toute humilité. « Ça reste une course difficile, mais je dois avouer que j’avais tous les éléments pour m’imposer. »
Comme pour un grand nombre de Montagnards, Didier était impatient d’en découdre sur les pentes du Mont-Dore : « C’est une magnifique épreuve, sur laquelle il faut être dans le rythme d’entrée de jeu, sinon arrivée en haut l’addition de paye cash. Pour moi ce fut un peu compliqué, parce que je devais composer avec un échappement qui surchauffait, ce qui engendrait des problèmes de suralimentation. De ce fait, pour limiter la hausse de température de l’échappement, j’ai dû descendre ma pression de turbo, et j’étais donc pénalisé. » Même s’il a le sentiment d’avoir un peu fait de la figuration, Didier ne cache pas qu’il a pris beaucoup de plaisir sur cette épreuve.
Le mal récurrent qu’il trainait depuis le début de saison, et qui l’obligeait à composer avec un échappement bien trop chaud, sera également un handicap sur une course en altitude comme celle de Chamrousse : « Là encore ce sera un handicap, mais cela ne m’a pas empêché de me faire plaisir sur ce tracé qui est particulièrement enthousiasmant à affronter. »
La saison de Didier Deniset en Championnat de France s’achevait par une participation à Turckheim, où une nouvelle fois on le retrouvait sur le podium de son Groupe : « C’est une course que j’apprécie beaucoup et sur laquelle je me rends avec grand plaisir. Le principal s’était de rouler car je savais qu’il n’était pas envisageable d’aller chercher Christophe sur cette épreuve. Je termine deuxième du FC, c’est un très bon résultat pour conclure. »
Des résultats probants en 2ème division
Durant cette saison 2016, Didier Deniset a pris part à plusieurs manches du Championnat 2ème division : « Je voulais être à Urcy parce que c’est à côté de chez moi, à La Broque parce que c’est très sympa et à Lodève pour marquer des points pour la Coupe 2017. » Huitième au scratch à La Broque, Didier imposait sa 5 Turbo en FC. A Urcy, il terminait deuxième de son Groupe, tout comme à Lodève, où sa deuxième place derrière Joël Cazalens, était assorti d’une cinquième place au scratch.
Les bons résultats enregistrés par le Jurassien tout au long de la saison lui ont permis de se qualifier pour la Finale de la Coupe : « A Limonest, le parcours ne convient pas vraiment à la 5 Turbo, mais avec un plateau particulièrement étoffé, je suis parvenu à accrocher la quatrième place en devançant des pointures du FC. J’avais pour objectif de terminer dans le top 5 du groupe, donc je suis très satisfait de mon week-end. »
Malgré quelques soucis de surchauffe d’échappement qui lui ont interdit de tirer la quintessence de sa monture, Didier Deniset est pleinement satisfait de sa saison : « J’arrive à un âge où l’on court avant tout pour le plaisir. Je roule du mieux que je peux, si je résultat est au bout, c’est très bien, mais si ce n’est pas le cas, ce n’est absolument pas dramatique. J’ai pris énormément de bon temps sur les épreuves, je ne peux donc être que satisfait de ma saison. »
Fidèle à la Renault 5, Didier Deniset sait pouvoir compter sur la fidélité de ses partenaires : « Je remercie Morez Automobile, les Lunettes Oxibis, les travaux Publics Di Lena & Co, les Assurances Eyssautier à Morez, Alain Pneu et le Team Jean-Louis Neveu. Un grand merci à mon fils Guillaume, avec qui je cours sur certaines épreuves régionales en double monte. »
Pour la saison 2017, Didier devrait une nouvelle fois se partager entre Championnat et Coupe, sur un programme assez similaire à celui dont il disposait en cette année 2016 : « Ce fut pour moi une réussite, il n’y a donc pas de raison que je ne recommence pas. Je vais donc repartir sur le championnat tout en participant à des épreuves régionales avec pour objectif de me qualifier pour la Finale de la Coupe. »