Troisième du Challenge Open GTTS/1 en 2018, Jean-Marc Tissot était monté sur la deuxième marche du podium de ce même challenge à l’issue de la saison 2019. Il franchit cette année un échelon supplémentaire en imposant sa Mitjet au sommet de la hiérarchie.
Pour ses débuts sur le Championnat de France de la Montagne, en 2017, c’est au volant d’une BMW Z3M que Jean-Marc Tissot découvrait les épreuves. Le Rhodanien s’était rapidement mis en valeur en terminant deuxième du Challenge Open GT de Série. En 2018, Jean-Marc décidait de troquer sa BMW pour une petite Mitjet, certes moins puissante, mais plus légère et plus agile.
A l’issue de sa saison d’apprentissage, il se hissait sur le podium du Challenge Open GTTS/1 après avoir signé ses premiers succès de classe. 2018 sera pour lui l’année de la confirmation, durant laquelle Jean-Marc Tissot signait sept succès en GTTS/1. Au terme d’un combat acharné face au talentueux Florian Bartaire, Jean-Marc accrochait alors la deuxième place du Challenge, et se consolait avec une victoire en GTTS sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne.
Objectif : La victoire dans le Challenge Open
Pour 2020, l’objectif de Jean-Marc Tissot était donc clair. Après avoir terminé troisième et deuxième les années précédentes, il visait logiquement la victoire : « La Mitjet correspond parfaitement à mes attentes. Il me paraissait envisageable de remporter un Challenge qui s’annonçait sympa avec trois Mitjet strictement identiques. »
En parfaite osmose avec sa voiture, Jean-Marc n’allait pas chercher durant l’intersaison à lui apporter des modifications qui auraient pu altérer son comportement : « J’ai revu quelques réglages de trains, mais pour le reste je repartais avec le même set-up que l’an dernier, la Mitjet ayant démontré sa compétitivité. »
La structure BP Autosport, dont il est sociétaire, est organisatrice des essais qui se déroulent chaque année à Vignieu. Il était donc naturel que Jean-Marc prenne part à ce week-end d’essais sur la petite route iséroise, qui offre des conditions similaires à ce que l’on retrouve par la suite sur les Courses de Côte. « Nous avons pu maintenir ses essais juste avant le premier confinement » se souvient Jean-Marc. « Ensuite, je suis allé rouler sur le Circuit de l’Auxois, et j’ai profité de l’occasion pour prêter le volant à ma fille Emma, qui jusqu’alors n’avait roulé qu’en karting et qui a beaucoup apprécié l’expérience en Mitjet. De mon côté, cela m’a donné l’occasion de retrouver mes automatismes et de mieux cerner les limites d’une auto que je comprends bien à présent. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que j’ai encore une marge de progression sur certains tracés, mais que j’exploite nettement mieux la voiture. »
Domination à Turckheim et à Sabran
Sur le Mont-Dore, face à un Ferdinand Loton qui en plus d’être talentueux peut se targuer de connaitre parfaitement le tracé auvergnat, Jean-Marc Tissot pouvait difficilement lutter. Deuxième de classe à l’issue de la course de samedi, il se satisfait pleinement de sa position : « Cette participation m’a permis de mieux comprendre l’approche du Mont-Dore. J’ai intégré que sur la partie du milieu, assez technique, trop d’attaque est nuisible au chrono », analyse Jean-Marc.
Dimanche, Jean-Marc accrochait une nouvelle fois la deuxième place mais réduisait l’écart face à Ferdinand Loton pour terminer à seulement 193 millièmes de son adversaire : « C’est pour moi très rassurant, cela démontre que je suis dans le coup. Après il va encore falloir que je travaille non pas sur la Mitjet, mais sur le bonhomme, car le confinement a eu des effets néfastes sur ma prise de poids » plaisante Jean-Marc. « J’avoue que pour le deuxième confinement, je me suis concocté un programme d’entrainement physique pour conserver la forme. »
Sur la Course de Côte de Turckheim, Jean-Marc Tissot allait dominer les débats de la tête et des épaules. Samedi, il devançait son premier poursuivant de sept secondes, dimanche c’est avec six secondes d’avance qu’il prenait l’ascendant sur Enzo Chiocci : « En toute franchise, le samedi j’ai plutôt assuré, dimanche j’ai fait de même sur la première montée avant de décider de faire des essais grandeur nature sur la seconde montée de course. »
Des essais qui allaient mal se terminer pour Jean-Marc qui heurtait assez violemment la chicane : « J’ai voulu tester les limites de la voiture, je les ai certainement dépassées » reconnait-il. Il parvenait toutefois à rejoindre l’arrivée malgré une rotule endommagée, un train avant ouvert et un châssis qui avait un tant soit peu souffert.
Avant de se rendre à Bagnols-Sabran, Jean-Marc Tissot prenait le temps de réparer sa Mitjet et de régler les trains : « Je n’ai pas pu faire d’essais, mais je connais suffisamment la voiture pour savoir quels sont les réglages les mieux adaptés. »
La conclusion de la saison à Bagnols-Sabran sera pour Jean-Marc Tissot l’occasion de terminer en apothéose, avec non seulement deux victoires de classe, mais également deux podiums en GTTS : « J’en suis ravi, mais je retiens que j’aurais pu faire mieux en termes de chronos… J’avais des problèmes de sélecteurs de boîte qui m’ont pénalisé. J’ai loupé pas mal de vitesses et ça se ressent sur le chrono. J’étais à quelques centièmes du record que détient Florian Bartaire, et je pense que j’aurais pu peut-être aller le chercher. »
Vainqueur du Challenge Open GTTS/1
Sur le classement final du Championnat de France de la Montagne Production, Jean-Marc Tissot figure en cette fin de saison à la 13ème place, 11ème du Championnat 2ème Division, et il remporte le Challenge Open GTTS/1 : « Ce fut une très courte saison, mais elle fut plaisante, même s’il manquait des concurrents au rendez-vous. Je commence à avoir une bonne connaissance des épreuves, ce qui me permet un gain de temps important dans l’approche de chacune d’entre elles. Je sais que l’amélioration de mes chronos ne vient pas de l’évolution de ma voiture mais d’une meilleure connaissance des tracés. Il est clair qu’aujourd’hui je suis en capacité de retarder mes freinages, où d’être sur un rapport de boîte supérieur quand je négocie certains virages. »
Au chapitre des remerciements, Jean-Marc Tissot se doit de citer en premier lieu son entreprise, JM-Tissot spécialisée dans la mécanique de précision et qui finance en grande partie ses courses : « Un grand merci également à Mhac Technologies distributeur du logiciel Esprit, à l’ensemble des membres du Team BP Autosport et bien évidemment à ma compagne Nathalie qui est présente à mes côtés sur toutes les courses. Je tiens à remercier tout particulièrement les organisateurs pour qui l'année n'a pas été facile, et qui ont su faire preuve de courage et de volonté pour maintenir leurs épreuves. Et un remerciement également pour les photographes et vidéastes que je ne citerai pas, pour ne pas en oublier. »
Il y a des fortes probabilités pour que Jean-Marc Tissot soit au départ de la saison 2021 au volant de sa Mitjet. En revanche, il n’est absolument pas sûr qu’il termine sa campagne avec la même monture : « La crise actuelle rend difficile la concrétisation de certains projets, donc rien n’est acté… J’aimerais évoluer vers autre chose, pourquoi pas en CM, où là je n’ai pas la prétention de viser la classe face à des pilotes très expérimentés. Nous verrons en court d’année où j’en suis et quelles sont les opportunités qui se présenterons à moi », confie le vainqueur du Challenge Open GTTS/1.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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