A 21 ans à peine, Maxime Cotleur affiche déjà un enviable palmarès qui s’est enrichi au gré de ses participations sur les épreuves régionales. Pour cette saison 2017, le jeune pilote de l’Ain a voulu franchir un nouvel échelon en s’engageant sur le Championnat de France de la Montagne. Une saison de découverte, à l’issue de laquelle il termine sixième d’un Challenge Open, dans lequel s’affrontaient pas moins de dix-sept concurrents.
Bien avant la naissance de Maxime Cotleur, Marc, son père, animait les courses de côte et les slaloms de la région lyonnaise et de sa périphérie. Chaque année, il venait également se confronter à quelques tracés des épreuves du Championnat de France de la Montagne. Autant dire qu’au plus loin qu’il se souvienne, Maxime a connu l’ambiance conviviale des paddoks. Gamin, Maxime ne pouvait concevoir de ne pas suivre son père lors des week-ends de course, et de s’immerger totalement dans cette atmosphère si particulière.
La passion est souvent communicative, et très tôt Maxime savait qu’il suivrait un jour le chemin tracé par son père. Sa première approche de la compétition se fera par le biais du karting, mais ses budgets limités l’obligeaient à ne pas poursuivre l’aventure à l’issue de la première saison : « J’avais 12 ans, et j’ai dû prendre part cette année-là à une demi-douzaine de courses régionales au sein de la Ligue Rhône-Alpes. »
De la petite Citroën AX à la Norma
En 2014, l’année de ses 18 ans, Maxime Cotleur décidait de se lancer réellement en compétition, cette fois au volant d’une voiture de course. Il portait son choix sur la Citroën AX familiale, qu’il engageait en F2000, sur la Course de Côte de Coligny. Pour cette première saison, on le retrouvait également au départ de Donzy, de Bettant et de quelques slaloms. Maxime ne manquait alors pas de se mettre en avant en montant systématiquement sur le podium de sa classe.
Pour 2015, Maxime Cotleur décidait d’évoluer au volant d’une auto plus performante, en l’occurrence un Proto : « J’ai acheté un PRM Fun Boost première génération avec lequel je courais en slalom. Mon père ne voulait pas que je m’aligne en Course de Côte avec un Proto, de ce fait j’ai continué à utiliser l’AX de mes parents en côte, et le PRM en slalom », explique Maxime.
Malgré la désapprobation de Marc, son père, qui ne souhaitait pas le voir rouler au volant d’une ’’voiture ouverte’’, début 2016 Maxime faisait l’acquisition d’une F3 : « Sans trop rien dire à personne, j’ai pris la décision d’acheter une Dallara F398. Je suis donc allé voir ma banquière, auprès de qui j’ai fait mon premier crédit. » Durant cette année 2016, il s’alignait au départ de plusieurs épreuves régionales et de plusieurs slaloms. Maxime participait également à la Course de Côte d’Urcy, inscrite au Championnat 2ème division, et sur laquelle il accrochait la cinquième place scratch, deuxième du groupe DE derrière David Guillaumard.
Il ne manquait pas également d’enchainer les bons résultats sur les épreuves régionales, et de signer ses premières victoires au scratch sur la Course de Côte de Gaschney puis sur celle de Crest – Divajeu. Ses performances lui valaient de se qualifier sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne, où il plaçait sa F3 au cinquième rang, troisième du Groupe DE.
A la découverte du Championnat
Dans l’esprit de Maxime Cotleur, sa progression passait par un investissement plus important sur la Course de Côte : « Je voulais me consacrer à cette discipline, mais j’étais conscient que ma F3, vieillissante, n’allait pas me permettre de défendre correctement mes chances. N’ayant pas le budget pour acheter une F3 performante, j’ai fait l’acquisition d’une Norma M20 F », explique-t-il. Avec son nouveau proto, l’objectif de Maxime Cotleur au départ de cette saison 2017, était avant tout de se qualifier pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne, « dans le même temps, j’ai eu la chance de trouver un sponsor qui m’a dirigé vers le Championnat, sur lequel je voulais avant tout découvrir les épreuves. »
Une découverte qui débutait sur une Course de Côte de Bagnols-Sabran rendue difficile par des conditions météorologiques peu clémentes : « C’était compliqué, je découvrais le tracé, sous la pluie. C’était d’ailleurs la première fois que je roulais avec la Norma sous la pluie. J’ai réalisé de bons essais, puisque je me classe quatrième des CN/2, mais le manque d’expérience a fait que j’ai découvert, lors de la seule montée de course sur le sec, que je ne disposais pas d’une boîte de vitesses adaptée au tracé. » Malgré ce handicap, il parvenait à placer sa Norma au septième rang de sa classe.
Maxime Cotleur reconnait que c’est avec une certaine appréhension qu’il abordait la Course de Côte d’Abreschviller, persuadé que le tracé rapide n’était pas son terrain de prédilection : « En venant du slalom et des petites courses de côte régionales, j’avais l’habitude de parcours assez lents, et je craignais donc cette épreuve sur laquelle on atteint de très hautes vitesses. Finalement j’ai été agréablement surpris puisque j’étais plutôt bien », estime le jeune pilote de l’Ain, qui termine troisième du CN/2, derrière les expérimentés David Guillaumard et Yannick Latreille. « Je retiendrai également la superbe organisation de cette épreuve et l’accueil qui nous est fait a Abreschviller. »
A Marchampt en Beaujolais, Maxime allait vivre une confrontation d’une rare intensité. Au final, il occupe la sixième place mais pointe à seulement une seconde cinq du vainqueur : « Je découvrais le parcours, de ce fait je ne peux être que satisfait du résultat. D’un autre côté, je reconnais qu’il y a une certaine frustration à terminer si près du vainqueur et donc à très peu du podium. Pour moi le bilan est toutefois largement positif, car avec le recul, je me dis que si je parviens à signer de tels résultats alors que je découvre, je devrais être en mesure de jouer les premiers rôles sur les prochaines éditions. »
La Course de Côte de Vuillafans allait connaitre pour sa 54ème édition un dénouement inattendue, et Maxime Cotleur sera l’un des bénéficiaires d’un scénario rocambolesque. A l’heure de faire les comptes, c’est à la quatrième place du classement scratch que l’on retrouvait sa Norma, deuxième des CN/2 derrière Serge Thomas : « Ce n’était pas évident du tout. Le tracé de Vuillafans est assez compliqué quand tu le découvres et il faut vraiment bien reconnaitre et bien travailler avant de l’assimiler. Pour le reste, il est clair que la météo a tourné à mon avantage, tant mieux pour moi. Je suis conscient que par rapport aux chronos que je réalise lors des essais, je ne pouvais pas prétendre à une telle position. Mais c’est la course et ça reste un super souvenir. »
Réputé pour son manque d’adhérence, la Course de Côte de Dunières allait donner du fil à retordre à Maxime Cotleur, qui ne parvenait pas prendre ses marques sur l’épreuve auvergnate : « En principe j’aime bien quand ça glisse, mais là, tout au long du week-end, je n’ai jamais eu le bon feeling. C’était vraiment très compliqué, mais dans mon esprit, lorsque c’est compliqué et que l’on n’y arrive pas, ça incite à y retourner pour s’améliorer. Je sais qu’il va falloir que je bosse et sur moi et sur la voiture. On verra bien en 2018 ! »
« Une fois dans ma vie j’ai fait le Mont-Dore ! » lâche Maxime… Quand on est issu d’une famille de Montagnards, l’épreuve qui mène au Col de la Croix Saint Robert reste un monument, et pour le jeune pilote qu’il est, cette participation revêtait une importance particulière : « Ça restera un grand souvenir, c’est une épreuve magnifique. Bien évidemment, là encore je découvrais le tracé et c’était un peu compliqué de prendre ses marques. Je sais que je peux m’améliorer par la suite. »
Avant de se rendre à Chamrousse, Maxime organisait une séance d’essais sur circuit, avec notamment pour objectif de faire rouler son frère au volant de la Norma. Mais durant ces essais, le joint de culasse du moteur 2 litres rendait l’âme, obligeant Maxime et son entourage à travailler dans l’urgence pour remplacer ce joint défectueux. Le temps consacré à la préparation de Chamrousse était largement amputé, et Maxime plongeait en grande partie dans l’inconnu au moment de découvrir l’épreuve alpine : « Le tracé de Chamrousse est particulièrement technique et je pense que je manque encore d’un peu de pilotage pour réaliser une performance de tout premier plan. Ce fut un week-end vraiment compliqué pour moi, il va falloir que j’apprenne », confie en toute humilité Maxime, qui se classe finalement huitième du CN/2.
Qualifié sur le Finale de la Coupe de France 2016, Maxime Cotleur avait eu l’occasion d’arpenter le tracé de Limonest. Sur une épreuve qu’il connaissait, le jeune Charnozien se mettait rapidement en avant et accrochait finalement la troisième place de sa classe : « En toute franchise, sur la seule épreuve que je connaissais, j’espérais faire mieux. Le problème c’est que l’an dernier j’étais au volant d’une F3 et que l’approche de ce tracé est radicalement différente quand tu roules en Norma. Mais je reste très satisfait, compte tenu du plateau qu’il y avait cette année en CN/2, terminer sur le podium lors de la dernière manche, ça me va ! »
Avant de débuter la saison, Maxime Cotleur remportait au mois de mars la Course de Côte de Lugny. Début septembre il s’imposait à Saint Savin en devançant Olivier Augusto et Marcel Sapin. On le voit, cette année encore, Maxime s’est illustré sur des épreuves régionales. Des résultats qui lui permettaient de réaliser son objectif premier, se qualifier sur la Finale de la Coupe de France disputée cette année à Quillan : « J’étais bien évidemment ravi de prendre part à cette finale. Malheureusement ce n’était pas dans les meilleures conditions, le manque de budget m’interdisait de disposer de pneus neufs, et un tel rendez-vous sans gommes neuves, on sait que ça va être difficile. » Une difficulté aggravée par le fait que sur le trajet qui les menait à Quillan, Maxime et les siens étaient victimes d’un vol sur une aire d’autoroute : « On nous a dérobé dans le camping-car notre argent et nos papiers. On n’était pas au mieux en arrivant à Quillan. » Malgré ces déboires, Maxime parvenait à placer sa Norma au quatrième rang, troisième du CN/2.
« J’ai beaucoup appris… »
Pour sa saison de découverte du Championnat de France de la Montagne, Maxime Cotleur se classe au sixième rang du Challenge Open, un résultat qui le satisfait pleinement : « Le bilan de cette saison est très positif. J’ai beaucoup appris, c’est plutôt encourageant, et je pense que je vais aborder la saison à venir en étant mieux armé. On va travailler sur la voiture, moi sur mon pilotage et je devrais pouvoir m’améliorer. »
Une saison positive émaillée de très bons résultats que Maxime veut partager avec ceux qui l’ont accompagné lors de sa première campagne sur le Championnat de France de la Montagne : « Je tiens à remercier l’ensemble de mon entourage, mes sponsors, le Garage Cotleur à Charnoz sur Ain, CG Réalisation, le Comptoir de Charnoz, Eurl Fourquet, le Restaurant O'gusto à Meximieux, la Féerie des Ongles à Meximieux, Sébastien Darnand Moteur à Saint Vulbas, le Krafft Racing, le Before Kafé, Tabac du Tiret, sans oublier bien évidemment tous les bénévoles. »
Il ne devrait pas y avoir de gros changements en ce qui concerne la saison prochaine. Maxime retrouvera le cockpit de sa Norma et devrait prendre part au Challenge Open, « en espérant bien évidemment faire mieux que cette année, et une nouvelle fois me qualifier pour la Finale de la Coupe de France », conclut-il.
Propos recueillis par Bruno Valette